Avant de commencer le récit, installez-vous confortablement avec vos lecteurs d’un jour. Préalablement et à l’aide de feuilles, de pinces à linge et de bâtonnets de glace, fabriquez les personnages principaux. Une fois que vous avez terminé, l’histoire peut commencer.
Une petite fille malchanceuse
Il était une fois, une pauvre petite fille qui errait dans les rues, un soir de nouvel an. Il faisait froid, la neige avait recouvert la ville d’un épais manteau blanc et continuait de tomber. La petite fille, pieds nus, n’avait rien pour se protéger, pas même une couverture. Quelques heures auparavant, oui, elle avait des chaussures. Celles-ci étaient trop grandes pour elle et lorsqu’elle traversa une rue, elle les perdit. Après le passage des voitures, elle voulut les récupérer, mais un méchant garçon lui en vola une en riant tandis que l’autre se fit écraser par un flot de voitures. Vos enfants auraient-ils couru après le méchant garçon ? La pauvre enfant continua alors sa route sans rien pour protéger ses petits petons.
Quelques flammes d’espoir
Elle avait dans son tablier plusieurs boîtes d’allumettes. Toutes ces petites boîtes étaient sa seule chance de pouvoir rentrer chez elles sans se faire battre par son père. Si elle arrivait à les vendre elle pourrait retrouver la chaleur d’un foyer. Malheureusement pour elle, en ce dernier jour de l’année, tout le monde était très occupé et personne n’avait le temps de s’arrêter pour lui en acheter. La journée se finissait, mais la petite fille était toujours dans la rue, seule, tremblotante. Les flocons de neige en forme d’étoile recouvraient sa chevelure tandis que des maisons, elle pouvait humer une délicieuse odeur de volaille qu’on rôtissait pour le festin du soir. La petit fille perdit espoir et alla se blottir dans une encoignure, entre deux maisons. Elle ramena à elle ses petits pieds pétrifiés par le froid et commença à réfléchir. Demandez à vos petits curieux ce que la petite fille fera ensuite. Soudain elle eut une idée. « Et si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts ? » Elle en frotta une qui fit apparaître une merveilleuse flamme. Elle sentit tout de suite un petit air chaud. C’est alors qu’apparut un grand poêle en fonte dans lequel jaillit un feu. Mais au moment où elle voulut étendre ses pieds pour les réchauffer, l’allumette s’éteignit et le poêle imaginaire aussi. Très vite, elle en alluma une seconde. Cette fois-ci apparaissait une fenêtre imaginaire derrière laquelle une table était décorée et préparée pour l’occasion. Mais l’allumette s’éteignit et ce beau rêve s’évapora.
Les bras chaleureux d’une grand-mère
La petite fille déterminée à se réchauffer, frotta une troisième allumette contre la boîte. Elle se vit transportée devant un grand sapin de Noël. Il brillait de mille feux grâce à ses nombreuses bougies. L’allumette s’éteignit, le sapin aussi. Elle en alluma une quatrième, mais cette fois c’est sa grand-mère qui se tint devant elle. L’enfant, ravie de voir la seule personne qui l’avait aimée, lui demanda de venir avec elle, mais la grand-mère refusa : « oh non, si tu viens avec moi, tu disparaîtras comme le poêle, la table et le sapin ». La flamme de l’allumette perdit peu à peu en intensité, faisant s’éloigner la grand-mère. Pour ne pas la perdre, la petite fille alluma toutes ses allumettes pour lui permettre de la voir plus longtemps. Alors, la grand-mère la prit dans ses bras et l’emmena vers un lieu où il n’y avait ni froid, ni faim, ni chagrin, mais aussi où quelqu’un pouvait prendre soin d’elle.
